MyTree - 29/07/2022

Aude - Plantons une haie mellifère chez une apicultrice

Suite à un incendie ayant ravagé son exploitation, une apicultrice veut protéger ses ruches en fournissant des ressources alimentaires et en les protégeant de futurs évènements climatiques.

Un climat aride sensible aux incendies

Au cœur du Pays cathare, proche de la Méditerranée, dans les terres arides des garrigues rocailleuses, est située une parcelle apicole. Cette parcelle se situe en Zone Natura 2000 et sera bientôt intégrée dans le Parc Naturel Régional Corbières-Fenouillèdes. Emeline Guillaume, apicultrice, possède 200 ruches et souhaite incorporer des arbres pour améliorer son activité et protéger l’écosystème. Sécheresses, incendies, … les conséquences du réchauffement climatique frappent de plein fouet la région. En 2016, un incendie ravage plus de 1 300 parcelles dont celle de l’apicultrice. Déterminée, elle souhaite ainsi participer à la restauration de ce milieu. L’enjeu de la plantation de haies est de fournir des ressources alimentaires (nectar et pollen) ainsi que de protéger les ruches d’éventuels incendies. La zone est particulièrement balayée par le Cer, vent spécifique du Languedoc. L’effet brise-vent des haies est recherché afin de diminuer l’intensité du vent.

 

Une haie pour les abeilles, mais pas seulement !

Après avoir planté 273 arbres l’hiver dernier, l’apicultrice souhaite continuer son projet cette année en plantant 250 arbres supplémentaires comportant plus de 20 essences différentes : l’Érable de Montpellier, le Pistachier, le Prunellier, le Cornouiller, l'Amandier, le Figuier, le Cerisier de sainte Lucie, l'Olivier, le Frêne à fleurs, l'Arbre à miel, etc. L’essence de ces arbres est locale assurant ainsi une optimisation d’adaptation au climat chaud et sec. Les essences choisies sont mellifères, c’est-à-dire qu’elles fournissent aux abeilles domestiques et sauvages du nectar et du pollen tout au long de l’année. Les abeilles domestiques résident dans les ruches, mais qu’en est-il des abeilles sauvages ? Elles creusent des galeries dans le sol, ce sont des animaux dits « terricoles ». D’où l’intérêt de planter des arbres qui améliorent la porosité du sol. Une haie n’accueille pas seulement les insectes pollinisateurs, elle est le lieu d’habitat et de reproduction de nombreux oiseaux, reptiles, rongeurs et autres mammifères. Parmi eux, les oiseaux sont particulièrement friands des baies fournies par les essences plantées. La floraison est étalée dans l’année afin de fournir des ressources lors de chaque saison. En effet, certaines espèces, qui n’hibernent pas, ont besoin de se nourrir en hiver, période peu propice à la production de fruits.

 

Abeilles domestiques et sauvages : quelle différence ?

Saviez-vous que la production de miel des apiculteurs provient d’une seule et unique espèce d’abeilles, les abeilles domestiques ? Une principale distinction entre ces deux espèces réside dans leur comportement : les abeilles domestiques sont très sociales, elles vivent en colonie dans des ruches, a contrario, les abeilles sauvages sont plutôt solitaires. Le régime alimentaire des abeilles domestiques est « généraliste » : elles se nourrissent de nectar et pollen provenant d’un large choix de plantes. En revanche, les abeilles sauvages se nourrissent de quelques plantes spécifiques. Bien que symbolique, les abeilles domestiques appartiennent à une espèce d’abeille parmi tant d’autres. Les efforts de conservation et de préservation ne doivent pas se concentrer sur cette unique espèce.

 

Quels sont les services écosystémiques en jeu ?

Pour rappel, les services écosystémiques sont des bénéfices fournis par la nature à l’être humain sans qu’il ne cherche à les produire. Les services écosystémiques fournis par le projet agroforestier sont :

  • Réintroduction de la biodiversité,
  • Esthétisme du paysage,
  • Régulation des évènements climatiques (brise-vent).