MyTree - 26/07/2022

Les bénéfices de l’arbre agroforestier

L’agroforesterie désigne l’ensemble des pratiques associant des arbres et une activité agricole pour valoriser l’écosystème présent. Composante forte de nos campagnes françaises, la haie champêtre est un atout de taille pour le maintien de la biodiversité et pour notre agriculture.

 

 

Les haies sont indispensables pour la biodiversité

Les haies sont des maillons clés de la biodiversité de nos campagnes. Branches, racines, creux sont autant d’habitats naturels pour des centaines d’espèces animales : oiseaux, insectes pollinisateurs, mammifères, chauve-souris… Même, les arbres morts abritent des champignons. C’est également le lieu privilégié de certains rapaces pour construire leurs nids ! La flore n’est pas en reste. On peut y trouver jusqu’à 600 espèces au sein d’une haie. Les arbres ne sont pas seulement des refuges, ils sont un lieu d’approvisionnement, de reproduction, de nidification et de halte migratoire. A l’échelle du paysage, les haies constituent ainsi un réseau écologique qui a pour nom : la Trame Verte. Au même titre que le réseau routier pour les humains, les haies forment des passages permettant à la faune et même la flore de circuler. Planter des haies revient ainsi à allonger le réseau de circulation et agrandir les habitats naturels des espèces. Vous l’avez bien compris, les haies sont ainsi au cœur du cycle de vie de la faune et de la flore.

 

Les haies stockent le CO2 atmosphérique

Le processus de la photosynthèse permet aux arbres (entre autres) de réduire le carbone atmosphérique. Les feuilles absorbent le CO2 (une molécule de carbone et 2 molécules d'oxygène), le séquestrent le carbone puis rejettent l'oxygène dans l’atmosphère. Mais où est stocké le carbone ? Dans les branches, les racines, le tronc et le sol. Le carbone est essentiel à la croissance des arbres, il compose d’ailleurs 50 % de la masse sèche d’un arbre. Mais attention aux raccourcis, la capacité de stockage dépend de l’essence des plantes et d’autres facteurs relatifs au milieu. Selon la méthode du label Bas-Carbone, une haie pluristrate stocke 9tCO2/km/an.

 

Une meilleure gestion de l’eau et du sol

Les haies sont des obstacles au ruissellement de l’eau en cas de fortes pluies. Elles peuvent ralentir de 50 à 80 % l’écoulement des eaux ! Ainsi ralenti, l’eau s’infiltre dans le sol à l’aide des racines des arbres. En effet, les haies améliorent la porosité des sols ce qui facilite le passage de l’eau soit en surface soit dans les nappes phréatiques. Halte aux idées reçues ! Les haies ne sont pas en compétition avec les cultures pour répondre à leurs besoins hydriques. Les racines des arbres puisent en profondeur l’eau alors que celles des cultures puisent l’eau en surface. De la même manière, les haies sont des obstacles aux particules de sols entraînées par l’érosion éolienne et l’érosion hydrique. L’érosion est un problème majeur de l’agriculture engendrant une perte de nutriments essentiels aux cultures.

 

Une valorisation du paysage

Symbole de la ruralité, en particulier en Normandie (le fameux bocage normand), les haies ont une forte valeur historique. Saviez-vous que l’agroforesterie était pratiquée dès le Moyen Âge ? Les haies font partie du patrimoine culturel et naturel français, elles représentent des lieux de loisirs (randonnée, photographie, …) et participent à la beauté des paysages.

 

Les haies améliorent le bien-être animal

Les animaux apprécient la présence d’arbres pour s’y réfugier et pâturer à l’abri des aléas climatiques. Les haies créent un microclimat en régulant les températures et en diminuant l’intensité du vent et des précipitations. Selon l’INRA, la température proche des haies diminuent de 3°C à 6°C pendant les périodes de fortes chaleurs. Le bétail et les cultures sont donc moins soumis au stress hydrique.

 

Les haies améliorent le rendement des cultures

Le vent assèche les cultures, cela est d’autant plus problématique lors des périodes de sécheresse et de canicule. C’est pourquoi les haies sont particulièrement appréciées par les agriculteurs pour leur effet brise-vent. Des études ont mis en évidence une augmentation de 20% des rendements de certaines cultures dans les zones protégées par les haies. En revanche, notons une légère perte de rendement sur le premier mètre de distance à la haie, en raison du manque de lumière pour les plantes proches de la haie.

 

Les haies accueillent les insectes pollinisateurs

Nous ne le répéterons jamais assez, les haies sont des réservoirs de biodiversité. Parmi les espèces y trouvent refuge comme les insectes pollinisateurs attirés par les essences mellifères (Le retour des pollinisateurs avec la haie mellifère - MyTree (my-tree.com)). Ces derniers sont indispensables à la production alimentaire, pas moins de 80 % des cultures mondiales dépendent des insectes pollinisateurs. Le rôle des insectes ne s'arrête pas là ! Ils sont aussi de véritables auxiliaires de cultures participant à la régulation des ravageurs. Un exemple bien connu est la coccinelle, capable de manger jusqu’à 100 pucerons par jour, quand on sait que les pucerons se nourrissent de la sève des plantes cultivées.

 

Le développement du bois énergie apporte un revenu supplémentaire

La filière bois en litière ou pour le chauffage est en plein essor, une aubaine pour les agriculteurs ! Ceux bénéficiant de haies bocagères peuvent exploiter les branches pour s’offrir un revenu supplémentaire. Selon le type de haies et selon les essences, la quantité de bois varie. Les ripisylves sont particulièrement adaptées à l’exploitation de bois.

 

 

Les bénéfices agroécologiques de l'arbre champêtre et des haies bocagères